L’EMPIRE et le XIXème SIECLE
En 1839, l’auteur d’une publication, probablement Rousset, médecin inspecteur de l’établissement, nous apprend que le nouveau propriétaire des thermes, M. Boudon de la Roquette « y a dépensé depuis 1834, plus de 30 000 francs ». On apprend qu’un enclos planté de toutes espèces d’arbres donnant sur l’avenue par deux belles grilles y est construit. « Le bâtiment neuf qui donne sur cet enclos a emprunté son élégance à la svelte ogive… ». Il s’agit du bâtiment et du parc en face du Pavillon Sévigné.
Une description des thermes nous y apprend que : « Les habitations qu’on y a construites en ont fait un village nouveau sous le nom de Balaruc les bains ».
Des distractions sont mises en place pour occuper les curistes d’alors, mais aussi des promenades en bateau sur l’étang, « on mange d’excellents poissons et des coquillages que l’on arrose avec le délicieux muscat de Frontignan ».
Rousset nous révèle aussi que ces eaux salines acidulées « de première classe » dont la température est de 48° à 50°…guérissent la paralysie, la danse de Saint-Guy, la pseudo chorée, les rhumatismes, le relâchement des muscles, les affections scrofuleuses, les pâles douleurs, les engorgements, etc.
Les techniques thermales à cette époque sont multiples et variées. Outre les étuves et application de boue on trouve : boissons, bains dans la source, dans la cuve, dans les baignoires, douches simples, doubles, à l’arrosoir, à la paillasse, à la pompe, fixes, mobiles, écossaises, descendantes, ascendantes, latérales, capillaires ou par affusion.
Rousset rajoute que « les eaux minérales de Balaruc n’étant point de nature, sujettes à s’altérer, cette circonstance en rend le transport facile, et en permet l’emploi à des distances éloignées de la
Source ».
En 1840 le célèbre Paganini récupéra sa virtuosité, « sa subtile tactilité » comme le dit Albert Fabre, après son passage à Balaruc. Il souffrait en effet de douleurs des dernières phalanges.
A la fin du XIXème, Planque nous apprend que les héritiers de Boudon de la Roquette vendent les thermes en 1863 à Fayard pharmacien lyonnais puis à la mort de celui-ci en 1881, à « de riches capitalistes de Narbonne ».
A la fin du XIXéme siècle Adrien Planque nous dit que l’on se rend à Balaruc en voiture particulière, de Montpellier il faut compter 2 h1/2. « On peut prendre aussi en chemin de fer jusqu’à Cette ; là, on trouve un service de bateau à vapeur très bien organisé qui, trois fois par jour fait le service de l’Etang de Thau en touchant à Balaruc. La traversée s’effectue en ¼ heure environ ».
Adrien Planque nous apprend que c’est à la suite de démêlés entre M. Fayard et certains habitants du pays que la commune fit creuser le puits communal qu’elle afferme pour la somme de 200 francs l’an. Son autorisation d’exploiter date de 1869. L’eau fut administrée gratuitement jusqu’à cette date. La profondeur était de 3.70m. Plus tard M. Bidon, un industriel local, obtint lui aussi une autorisation d’exploiter en 1874 pour une source découverte sur son terrain.
La création de ces sources coïncida avec un recul de fréquentation de la station. Adrien Planque affirme alors que cette concurrence plus ou moins loyale opposée à M. Fayard loin d’augmenter la réputation de Balaruc lui a porté un coup fatal. Comme le précise Planque, les propriétaires des nouvelles sources n’ayant pas assez de débit pour mener à bien leur entreprise, l’un d’eux Monsieur Bidon dut vendre sa source et dépendances et ce fut Madame Fayard qui acheta en 1878. Les dépendances du Puits Communal furent changées en café-concert et Mme fayard encore exploita la source. La Source Ancienne, la Source Bidon et la source le Puits Communal sont par la suite devenues les 3 sources traditionnelles de Balaruc.