L'ENIGME DU BÉNITIER DE BALARUC
CHERCHE ET TU TROUVERAS...
L'ENIGME DU BÉNITIER DE BALARUC
En définitive il n'y a rien de compliqué il suffit de chercher. J'ai toujours considéré qu'il s'agissait de se pencher sur une difficulté et mettre toute l'énergie suffisante pour enfin arriver à un résultat. Souvent tout est question de persévérance...
Par exemple dans l'affaire du Traité de Nicolas Dortoman sur les thermes de Balaruc, la traduction n'aurait pas été faite que nous n'aurions pas trouvé toutes ces informations nécessaires pour comprendre l'importance de la station de Balaruc dans l'histoire de la médecine et du Thermalisme français. Il a fallu de la ténacité et de la persévérance pour trouver l'équipe compétente de traducteurs et permettre ainsi le développement que l'on sait.
Il fallait vouloir et s'y mettre, c'est ce que font les "cherchants" et les chercheurs...

De la même manière pour les numéros de la célèbre revue l'ILLUSTRATION qui dans ses tomes parle abondamment de Balaruc et ses thermes. Garce aux puissants moteurs de recherche sur le net et à la numérisation maintenant très importante d'ouvrages entreprise par Google par exemple, on a accès à un nombre considérable de données diverses. C'est comme cela que j'ai découvert ces 3 numéros de 1863, 1865 et 1866 de l'ILLUSTRATION avec un contenu incroyable dont des gravures inédites. On y apprend que notre station occupait une place de premier choix en France sous le Second Empire et que de ce fait elle se modernisa au point de devenir une référence tant dans sa pratique thermale thérapeutique que dans les résultats surprenant qu'elle obtenait dans certaines indications. Un tout qui attira à Balaruc bon nombre de patients venus de loin dont beaucoup de l'étranger ainsi que nombre de célébrités.
Nous parlerons plus tard de la revue l'ILLUSTRATION mais d'abord le bénitier de Balaruc. Son histoire illustrera aussi la maxime de titre: "cherche et tu trouveras..."
Il s'agit d'une heureuse rencontre que j'ai faite dernièrement en la personne de Monsieur Henri Charles LOFFET qui est archéologue et plus particulièrement égyptologue. Intéressé par les bénitiers il fera heureusement connaissance avec celui de Notre-Dame de L'Assomption qui est le nom de l'église de Balaruc les Bains.
Le bénitier de Notre-Dame de l'Assomption daté de 1625 est sur la liste des objets classés Monuments Historiques. Protégés, il y a par ailleurs Notre-Dame d'Aix romane, le temple de Neptune et l'aqueduc romains.
Son article intitulé "cherchez et vous trouverez" extrait de l'Évangile selon Saint Matthieu, 7, 7, m'a inspiré la rubrique que je vais initier dans ce blog pour illustrer cette qualité.
Voici son article:
« Cherchez et vous trouverez » (1)
Séjournant à Balaruc-les-Bains en octobre 2017 et profitant de ce séjour pour visiter la commune et sa région, mes pas m’amenèrent inévitablement vers l’église paroissiale de la cité, Notre-Dame de l’Assomption. Là, mon regard fut attiré par le bénitier situé à gauche de l’entrée de ce bâtiment.
Très intéressé depuis plusieurs années par la symbolique liée à l’eau en rapport avec les édifices anciens (civils ou religieux), je remarquais que l’intérieur et le bord de la vasque portaient des inscriptions composées d’un blason et d’une inscription en caractères gothiques. Mais, si le blason était bien visible, l’inscription, elle, ne l’était pas. Le texte était largement caché par l’eau que contenait la vasque et empêchait ainsi toute lecture et même toute photographie. Ma curiosité fut toutefois piquée au vif. Quelle était cette inscription ? Que voulait-elle nous dire ?
N’ayant aucun document sous la main, je cherchais alors des ouvrages sur l’histoire de Balaruc et ses monuments anciens. Me procurant quelques uns de ceux-ci dans les librairies de la commune, je n’y trouvais rien qui puisse assouvir ma curiosité. (2)
Cependant, le libraire de l’Avenue des Thermes Romains m’indiqua qu’un jeune-homme de Balaruc-le-Vieux, travaillant à la Mairie de ce lieu, Gilles Balestrière, s’intéressait à l’histoire du pays ; il me donna ses coordonnées et nous prîmes rendez-vous. Mais, pour Mr Balestrière, l’inscription du bénitier, dont il avait entendu parler, restait sibylline ; il ne put éclairer ma recherche. Je restais donc sur ma faim.
Je me tournais alors vers le curé de la paroisse, l’abbé Michel, qui me reçu et me précisa que la DRAC de l’Hérault, sise à Montpellier, avait fait une étude sur ce bénitier. Mais il ne se souvenait ni de la date à laquelle celle-ci avait été entreprise ni des personnes qui avaient fait cette dernière : bien maigre renseignement…
De retour chez moi, dans le Val-d’Oise (95), je recherchais alors les contacts de la DRAC de l’Hérault. Les ayant trouvés sur Internet, je fus mis en relation avec un personne charmante qui me confirma aussitôt que ce bénitier avait été effectivement étudié et classé à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques. Toutefois, la DRAC de l’Hérault ne possédait plus de documents sur l’objet à Montpellier ; ceux-ci avaient été transférés à la Médiathèque de l’Architecture et du Patrimoine à Charenton-le-Pont, dans le Val-de-Marne (94), en région parisienne.
Cette indication me rassura : le document se rapprochait de moi sans le vouloir et sans que je l’ai voulu ni même envisagé. En effet, résidant moi-même dans la région parisienne, je décidais alors de téléphoner à cette institution(3) afin de m’y rendre rapidement. Ceci fut fait le mercredi 7 mars 2018. Là, je reçus un accueil sans pareil. En quelques clics, le dossier « Balaruc » fut sorti et me fut remis pour consultation. Notons que ce dossier est bien mince et qu’il ne comporte que l’étude de cet objet. La consultation fut donc très rapide. Mais je possédais enfin ce que je cherchais depuis. A ma demande, le personnel présent me photocopia le document, c’est-à-dire une page recto-verso. J’étais heureux d’avoir abouti dans ma recherche et ramenais chez moi le précieux document et, enfin, la traduction de la phrase gravée sur la vasque du bénitier. Hélas, pas une ombre se rapportant à la symbolique de l’eau. Bien plus prosaïque, une simple indication du donateur de l’objet : un certain Jehan RIU, fils d’Antoine RIU, et la date de ce don : 23 mai 1625, le tout accompagné d’un blason aux armes de cette famille :
« 23 May 1625 – Joannes RIU, fils d’Antoine ».
Pour moi, j’avais accompli ma recherche. Revenant à Balaruc en octobre 2018, c’est au Dr Régis Ayats et à Mr Gilles Balestrière que je transmis ce document. A eux maintenant d’en tirer les renseignements qu’il convient, étant sur place et connaissant mieux que moi l’histoire de Balaruc.
Conclusion en guise de moral genre La Fontaine : « qui cherche trouve ». Ne lâchons jamais une recherche en cours ; allons toujours au bout, nous en serons toujours récompensés.
Henri Charles LOFFET
Docteur en égyptologie
Le 18-12-2018
(1) Évangile selon Saint Matthieu, 7, 7.
(2) Le deux ouvrages découverts alors furent : Dr Robert Gros, Balaruc les Bains en Languedoc, Montpellier, 1988. Dr R. Ayats, L. & J.-M. Pesce, Balaruc Maimona, 2000 ans de passion pour l’eau, Barcelone, 2007.
(3) Je l’avoue, c’était la première fois que j’entendais parler de cet organisme.
Pour compléter tout cela j'ai demandé à Lucette et Jean-Marie Pesce s'ils savaient quelque chose sur ce bénitier. Il n'y aurait rien de certain mais on croit se souvenir que ce bénitier proviendrait d'une famille de Balaruc, "les Massonneaux", qui l'aurait offert à la paroisse après l'avoir détenu et amené d'on ne sait où ailleurs en France... De plus il s'agit d'un récipient, une vasque, qui pourrait avoir eu une autre fonction que celle de bénitier...
Donc mystère et si quelqu'un avait des informations plus précises, elles seraient bien entendu les bien venues.