LES PERSONNALITÉS REMARQUABLES DANS L'HISTOIRE RATTACHÉES A BALARUC
BALARUC A UN INCROYABLE PATRIMOINE
PATRIMOINE IMMATERIEL. SAISON 2 : EPISODE 1
LES PERSONNALITÉS REMARQUABLES RATTACHÉES A BALARUC
JOYEUSES FÊTES DE NOEL...
Voici un inventaire des personnalités de premier plan en France qui sont liées de près à Balaruc soit par les textes qu’elles ont rédigées soit par leur présence physique ou le plus souvent les deux.
Il n'y a aucun ordre ni préférentiel ni chronologique ou autre...
LOUIS NAPOLÉON BONAPARTE

En mai 1803 alors qu’il n’était que colonel des dragons Louis Bonaparte le frère de Napoléon suivait une cure à Balaruc. Malgré sa santé aléatoire et les nombreuses fréquentations de stations, la cure à Balaruc sembla n’être qu’un prétexte.
Charles Buonaparte, le père du futur Empereur, vint à Montpellier en compagnie de son fils Joseph âgé de 16 ans pour se faire soigner par les célèbres médecins de cette faculté d’alors. Malgré la réputation reconnue du professeur Vigouroux qui s’occupa de lui, Charles décède le 24 février 1785. Il est inhumé dans l’église des Cordeliers près du chemin de Lattes. Cette église a disparu, elle accueillait au moyen-Age les prêches de Saint Antoine de Padoue.
En 1803, pour sauver les cendres de leur père du risque d’effondrement de l’église endommagée, Joseph Bonaparte alors chef du gouvernement et son frère Louis, contre l’avis de leur frère Napoléon, Premier Consul, décident avec l’accord de la municipalité de Montpellier et le propriétaire de l’édifice, d’exhumer les restes et de leur trouver une meilleure sépulture.
L’ABBE BOUSQUET
S’il y a un curé qui a marqué l’histoire de Balaruc c’est bien l’abbé Bousquet. A la tête de la paroisse pendant 5 ans vers le milieu du XIXème siècle, ce prêtre inspiré et érudit à pratiquement tout dit de Balaruc et de son histoire connue à son époque. Doué d’un esprit de logique et de synthèse il avait tout senti du Balaruc de l’Antiquité. Au XIXème siècle, du point de vue archéologique, Balaruc a été plus ou moins bien fouillée, elle a même été plutôt dépouillée par les différents propriétaires fonciers. Il concluait que l’agglomération de Balaruc, dont il avait déjà daté le début de l’urbanisation au premier siècle, devait être importante tant du point de vue de son développement que de sa vocation
L’abbé avait là aussi reconstitué l’importance de l’aqueduc, son trajet, les éléments adjacents des tuyaux de plomb, l’importance d’une pente utile nécessaire à la bonne circulation de l’eau et puis la déduction qu’une ville importante dut justifier que l’on construisit un ouvrage de cette nature avec un tel débit.
Alors que se discute encore l’étymologie de Thau il avait vraisemblablement approché au plus près la vérité, j’en suis sûr, quand il affirme : « le nom de Thau est une corruption de l’ancienne dénomination de l’étang qu’on lit dans Gariel *, Stagnum taurum, étang de Taur…Nos géologues modernes, ajoute-t-il, disent que Taur est une expression celtique qui signifie montagne … ».
Il était un être d’une rare érudition et d’un charisme exceptionnel. Il aimait Balaruc et y consacra un ouvrage de promotion complet où l’histoire occupait une place importante pour prouver, si cela était nécessaire, que le rôle de notre ville thermale est de premier plan dans le temps.
LE DOCTEUR DARRALDE
Darralde était médecin de la Maison de l'Empereur Napoléon III et en particulier celui de l'Impératrice Eugénie. On peut lire tout cela dans le Journal l'Illustration tome 47 de 1866, page 237 et 238 ; article intitulé Balaruc-les-Bains. Pour voir cet article, cliquez sur ce lien.
Darralde suivait des cures à Balaruc pour les séquelles d’une paralysie. Il écrivait à l’Empereur lui disant combien il regrettait de n’avoir pas connu plus tôt les propriétés merveilleuses de ses eaux.
En 1860, Napoléon III, fils de Louis Bonaparte, offrait à l’église de Balaruc la copie de l’Annonciation, œuvre de Guido Reni peinte en 1629, que l’on peut admirer au Louvre et sa copie dans le cœur de l’église de Balaruc et dont le cavaliere Bernin disait qu’elle était une des plus belles choses qu’on pût voir…
On ne sait si ce cadeau impérial est en remerciement du rôle indirect joué par Balaruc dans le transfert des cendres de son grand père ou bien celui du rôle direct joué par les eaux de Balaruc dans la récupération des séquelles de son cher médecin.
JOSEPH MONTGOLFIER
Au début du XIXème siècle le 28 juin 1810 l’inventeur et industriel Joseph-Michel de Montgolfier meurt à Balaruc. Delambre nous dit : « Il avait toujours été d’une santé forte et inaltérable jusqu’en 1809, qu’il fut frappé d’une apoplexie sanguine et d’une hémiplégie …il voulut éprouver les eaux de Balaruc, il s’y rendait plein d’espoir…Mais dès le troisième jour après son arrivée, une nouvelle attaque l’enleva à sa famille et aux sciences. ». C’est ainsi que mourut le fameux inventeur de l’engin qui porte son nom et qui permit à l’homme d’accomplir son vieux rêve, s’élever haut dans les airs. La dépouille de l’aérostier est restée à Balaruc inhumée dans Notre-Dame d’Aix pendant près de 50 ans.
NICOLO PAGANINI

En 1840 le célèbre violoniste Giuseppe Paganini récupéra sa virtuosité, « sa subtile tactilité » comme le dit Albert Fabre, après son passage à Balaruc. Il souffrait en effet de douleurs des dernières phalanges.
JEAN DOMINIQUE CASSINI

En l’an de grâce 1701 Jean-Dominique Cassin ou Cassini (1625-1712), savant astronome et un des successeurs de Colbert dans l’aménagement du territoire fut envoyé par le roi Louis XIV dans le Midi pour finir la mission de ce dernier, décédé. J. Laissus de la Société d’histoire de la Pharmacie nous relate le contenu de sa lettre qu’il adresse à l’abbé Brignon alors vice-président de l’Académie Royale des sciences. A propos de son épouse il dit : « Comme elle est accommodée depuis peu d’un rhumatisme au bras, elle consultera si les bains de Balaruc ne lui sont pas propres en cette saison. En d’autres termes plus modernes : elle testera l’efficacité des bains de Balaruc.
MONSIEUR DE GRIGNAN ET MADAME DE SÉVIGNÉ

Madame la marquise de Sévigné en parle des thermes de Balaruc dans ses lettres évoquant le cas de son gendre Monsieur de Grignan qui était goutteux « de la tête aux pieds » parait-il. Et la marquise de rajouter: « Trois jours à Balaruc ont fait un miracle ».Tous ces aristocrates et leurs médecins parlent de la force des eaux de Balaruc ainsi que de sa boue.
FRANCOIS DE RABELAIS

Le moine cordelier et futur médecin Rabelais, inscrit à l'école de médecine de Montpellier en 1530, était aussi l’écrivain que l’on connait. Ainsi dans Le Pantagruel il cite Balaruc parmi les 6 sources chaudes connues à cette époque.
NICOLAS DORTOMAN, GUILLAUME DE CHAUME et GUILLAUME RONDELET
En 1568 le Seigneur de Poussan, Guillaume de la Chaume, désire développer l’économie de son fief. L'un de ses actifs, les thermes de Balaruc, étaient déjà connus pour soigner toutes sortes d’affections ; on s’y pressait de loin, rien n’était parfaitement géré, il fallait donc améliorer tout cela.
Pouzaire médecin résident de Balaruc évoque cet épisode dans son Traité de 1771 et qualifie ainsi le seigneur de Poussan : il était « rempli d’humanité, de zèle et de bonté pour ses vassaux » celui-ci « voulut leur faire part de sa découverte, et non seulement à ceux-ci mais encore à toute la France et à toute l’Europe. Mais il fut bien aise au paravent de consulter la dessus M. Guillaume Rondelet, célèbre Chancelier de l’Université de Montpellier, avec lequel il était fort lié ».
Guillaume Rondelet l’ayant instruit des qualités des eaux, Guillaume de la Chaume voulut les essayer sur lui-même. Il s’y transporta plusieurs années de suite pour une mauvaise sciatique à une cuisse, d’après ce que disait Pouzaire. Il fut parait-il radicalement guéri.
L’affaire fit un tel grand bruit dans le royaume qu’en masse les gens se rendirent à Balaruc pour tout soigner et l’auteur de rajouter, par crainte d’un débordement : « il y avoit tout lieu de craindre que ces eaux, qui étoient devenues si fameuses par le bien qu’en avoit publié M. de Chaume, ne perdissent enfin leur réputation, et ne tombassent de nouveau en discrédit par l’abus journalier qu’en faisoit la multitude du peuple ».
Pour instruire le dossier médical de l’affaire et mettre de l’ordre dans les thermes on fait appel au médecin ami de Rondelet et qui plus est le médecin le plus réputé de Montpellier , titulaire de la chaire à l’université et médecin des puissants, princes et prélats : le professeur Nicolas Dortoman. Celui-ci allait devenir par son Traité de 1579 sur les thermes de Balaruc l’inventeur du thermalisme moderne. Il deviendra le premier médecin d’Henri IV.
THOMAS PLATTER

Thomas Platter est un suisse qui fait ses études de médecine à Montpellier comme tant d’autres. En effet son enseignement et sa réputation rayonnaient dans toute l’Europe. L’enseignement en latin langue universelle permettait d’éliminer les frontières et on circulait ainsi d’université en université assez facilement ; comme aujourd’hui mais
mieux qu’aujourd’hui semble-t-il…
Il décrivait les différents lieux qu’il visitait à l’occasion de ses nombreux déplacements à la manière d’un guide touristique d’aujourd’hui. Emmanuel Leroy-Ladurie a repris ses écrits dans un ouvrage très documenté.
En 1597 la visite de Thomas Platter a Balaruc, donne l’ambiance des thermes à cette époque. Bien que l’on ait dû « renoncer à y élever des constructions importantes, cela ne nous empêcha pas d’y trouver grande affluence de beau monde venu de Montpellier, de Nîmes, de Toulouse et d’ailleurs ».
Il décrit aussi la manière de prendre les eaux.
PHILIPPE D’ORLÉANS 1674 1723

Petit-fils de Louis XIII, ce prince était déjà Régent de la couronne de France alors que le futur roi Louis XV n'était encore qu'un enfant. Il suivit une cure à Balaruc sur les conseils de Chirac son médecin privé. Le motif en était une blessure qui le faisait souffrir, probablement avec fracture associée, contractée au siège de Turin en 1706. Il était alors militaire et aux commandes de différentes expéditions en Europe notamment dans les guerres de succession en Espagne au service de Louis XIV.
LE BARON ALBIN ROUSSIN 1781- 1854

Il n'était pas encore anobli qu'il se distinguait militaire dans les guerres révolutionnaires puis napoléoniennes. Fait baron à la restauration par Louis XVII il devient pair de France et commandeur de Saint-Louis et entre autres Ministre de la Marine, ambassadeur à Constantinople, Gentilhomme de la chambre du roi.
On sait par l'Illustration de 1866 que ce personnage important fit des cures à Balaruc alors qu'il était Amiral.
LE MARQUIS DE SEMONVILLE 1759 - 1839

On sait toujours par l'Illustration de 1866 que ce personnage haut en couleurs et haut-faits, non plus guerriers mais politiques et diplomatiques, effectuait des cures régulières à Balaruc à cause de douleurs au poignet et du coup de pied, dues aux fers qu'il dut subir lors de son emprisonnement en Italie par les Autrichiens, dans le cadre de ses fonctions diplomatiques, vers 1790. Avec d'autres diplomates il fut échangé contre libération de la fille de Louis XVI .
En effet Charles-Louis Huguet de Montaran, comte puis Marquis de Sémonville faisait partie de la noblesse "éclairée" c'est à dire sensible aux thèses mises en avant par les philosophes de Lumières. De ce fait il se lie à des personnages importants tels le comte de Mirabeau, le marquis de La Fayette, Charles Marie de Talleyrand-Périgord.
Comme Talleyrand il occupa des postes importants dans les régimes qui se succédèrent.
LE MARÉCHAL DE SAXE

On connait le maréchal de Saxe pour ses haut-faits guerriers (entre autres guerres de succession de Pologne et d'Autriche). Il était le fils adultérin de Marie-Aurore, comtesse de Königsmark, et de l'électeur de Saxe, Frédéric-Auguste I.
Maurice était protestant et à sa mort en 1750 il ne put être inhumé à Paris mais à Strasbourg. Louis XV fit réaliser son célèbre mausolée, œuvre de Jean-Baptiste Pigalle.
Balaruc était sa villégiature d'été en même temps qu'il soignait des douleurs séquelles de blessures contractées sur les champs de bataille.
Dans son ouvrage romancé "Le Sang des Königsmark" vol II, Juliette Benzoni évoque ses séjours dans notre ville:
"Dix ans qu'il était ainsi sur la brèche, ne rentrant à Paris que pour de brefs séjours et presque chaque année, faire une cure à Balaruc, en Languedoc, afin d'y soigner les séquelles d'une vieille blessure reçue à Crachnitz qui l'obligeait parfois à user d'une canne. C'était d'ailleurs pour lui un plaisir que ce séjour dans le vieux pays protestant vidé jadis par la révocation de l'Edit de Nantes mais où il retrouvait pourtant des amis grâce à la politique compréhensive du défunt Régent..."
HERCULE ET ATHÉNA

Le poète Grec Pindare affirme que la déesse Athéna fit jaillir pour Héraclès plusieurs sources chaudes auprès desquelles il se reposa après ses travaux. Il traversa notre région pour se rendre au Jardin des Hespérides. La voie herculéenne qui traverse de part en part la plaine languedocienne bien avant la voie domitienne rappelle le passage d’Héraclès dans notre région.
Certains noms toponymiques de notre proche région célèbrent la déesse Athéna. En effet Athéna portait aussi le nom de Pallas et on retrouve près de Mèze le petit fleuve côtier, le Pallas, qui se jette dans l’étang de Thau. Sur ses berges en amont on retrouve les ruines de Notre-Dame de Pallas, chapelle romane dont il ne reste que le mur d’abside. Au nom de la pérennité des lieux de culte celle-ci succéda probablement à un temple dédié à la déesse Athéna Pallas.
Nous sommes aujourd’hui les dépositaires de ce patrimoine mythique et nous devons préserver sur notre commune le rappel d’Athéna et des Hespérides comme nous l’avons fait jusque-là.
MAURICE CLAVEL

Maurice Clavel est né à Frontignan d'un père pharmacien mais a passé son enfance puis ses retours de Paris à Balaruc. Son grand-père était fondé de pouvoir chez Pierre Paul au moment de La Société d'Ostréiculture (voir l'article sur les carrés de Pierre Paul). Ses retours à Balaruc se faisaient dans la maison familiale de sa mère née Massonnaud. Elle ne se situait pas loin de l'église dans la rue qui porte désormais son nom. La maison a été vendue après le décès de sa sœur qui y vivait puis détruite pour un immeuble plus moderne... Maurice Clavel est connu pour ses œuvres littéraires, philosophiques, poétiques et cinématographiques. Un de ses actes les plus retentissants fut cette phrase clamée lors d'une émission télévisée dans laquelle il se prononça vivement contre la censure dont il avait été victime: "Messieurs les censeurs bonsoir" et il quitta le plateau de manière très retentissante avec le panache qui le caractérisait...
Cet http vous dirigera vers la vidéo de "Messieurs les censeurs bonsoir": http://www.ina.fr/video/I00019053
LUCIEN SALETTE
Lucien Salette était député de l'Hérault. Né à Sète il était originaire de Villeveyrac, d'après ce que m'a dit Jean-Marie Pesce. Ce dernier raconte en outre que Salette a fortement contribué par son aide au rachat des thermes par la commune de Balaruc en 1936 alors que son oncle était maire.
LE DOCTEUR ROBERT GROS

Je me dois de rendre hommage ici au docteur Robert Gros qui a travaillé toute sa vie a faire connaitre l'histoire de Balaruc; que ce soit par ses recherches que par ses ouvrages. Sa contribution fut majeure. En effet Robert Gros, outre ses qualités de bon médecin généraliste puis attaché aux thermes, était aussi un poète reconnu et primé. Sa grande sensibilité le rend rapidement ouvert à tout ce qui pouvait présenter un intérêt pour Balaruc et qu'il fallait rapidement soit acquérir soit protéger. Ainsi de nombreux documents sont sauvés et d'autres acquis comme l'original du traité de Dortoman sur les thermes de Balaruc de 1579. On lui doit aussi le classement de Notre-Dame d'Aix à l'inventaire des Monuments Historiques.