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EXTRAORDINAIRE ABBE BOUSQUET

Eglise paroissiale

L’abbé Bousquet a été curé de Balaruc  pendant 5 ans vers le milieu du XIXème siècle. Ce prêtre inspiré et érudit à pratiquement tout dit de Balaruc et de son histoire connue à son époque. Doué d’un esprit de logique et de synthèse il avait tout senti du Balaruc de l’Antiquité. A l’observation de tous les vestiges archéologiques qui étaient en leur possession à l’époque il en concluait que l’agglomération de Balaruc, dont il avait  déjà daté le début de l’urbanisation au premier siècle, devait être importante tant du point de vue de son développement que de sa vocation thermale : « Les grands travaux que les romains avaient exécutés pour conduire les eaux d’Issanka à Balaruc les Bains ; les beaux marbres employés pour la construction de la piscine ; tout cela nous dit la haute importance de cet établissement thermal, et nous fait assez présumer qu’un grand centre de population dut nécessairement se former autour et aux environs ».

 Il ne croit pas à la légende vivace à son époque, et peut être encore de nos jours, selon laquelle une ville du nom de Thau aurait été engloutie au fond de l’étang à la suite d’un cataclysme. « Ce qu’elle renferme de vrai, dit-il, c’est la constatation d’une ancienne ville, qui dut certainement disparaître sous la violence d’événements terribles ; mais ce qui n’est pas moins vrai, c’est que cette ville ne pouvait être autre que celle qui dut se former autour ou aux environs des thermes romains et qui ne porta jamais le nom de Thau ».

L’abbé rajoute que la disparition d’une ville aussi importante n’a pu se produire que par le marteau, comme il le dit, des envahisseurs barbares que connut la Gaule romaine au IVème et Vème siècles.

 L’aqueduc aussi fut l’objet de son génial intérêt, en effet il précise que c’est lors de la  fouille d’Issanka que l’on découvrit « un monument précieux qui prouve que c’est sous son règne ( de l’Empereur Claude né à Lyon en 10 avant JC) que fut construite la prise d’eau et l’aqueduc qui conduisait l’eau de cette belle source aux thermes de Balaruc ».

L’abbé avait là aussi reconstitué l’importance de l’aqueduc, son trajet, les éléments adjacents des tuyaux de plomb, l’importance d’une pente utile nécessaire à la bonne circulation de l’eau et puis la déduction qu’une ville importante dut justifier que l’on construisit un ouvrage de cette nature avec un tel débit. « Ce qu’écrivait Amelin, il y a un demi-siècle, nous fournit aujourd’hui un renseignement bien précieux et bien propre à nous fixer sur le moyen qu’avaient pris les ingénieurs romains, pour établir et maintenir les niveaux qui devaient conduire les eaux d’Issanka à l’établissement thermal de Balaruc les Bains ».

Aujourd’hui, les archéologues pensent que l’aqueduc de Nîmes servit d’exemple pour la réalisation de celui de Balaruc. C’est peut-être l’inverse qui s’est produit…

 « Cela autorise suffisamment à croire qu’une colonie romaine, aussi importante que celle qui vint se concentrer à Nîmes », ait pu se fixer à Balaruc. Le bon curé avait tout compris. Aujourd’hui les archéologues disent que Balaruc antique, grâce à son organisation, ses édifices, son aqueduc et ses vocations, venait derrière Nîmes et Narbonne en terme d’importance et d’intérêt.

   Alors que se discute encore l’étymologie de Thau il avait vraisemblablement approché au plus près la vérité, j’en suis sûr, quand il affirme : « le nom de Thau est une corruption de l’ancienne dénomination de l’étang qu’on lit dans Gariel *, Stagnum taurum, étang de TaurNos géologues modernes, ajoute-t-il, disent que Taur est une expression celtique qui signifie montagne … ».

A propos de la montagne de Sète qui de Balaruc ressemble effectivement à un gros poisson, l’abbé Bousquet imagine que les Romains quand ils l’aperçurent pour la première fois la nommèrent « Mons setius, du mot latin Cete… mot générique pour désigner un grand poisson ».

Balaruc le Vieux Début XIXeIl poursuit en rappelant les témoignages de Strabon, géographe le plus connu du début de notre ère, qui désigne la montagne de Cette sous le nom de setium promontarium et setius mons.

« Il serait à désirer qu’on ramenât à son ancienne orthographe le nom de la ville et du port  que nos père écrivaient Sète et non Cette, ce qui caractérisait mieux la vraie tradition » complétait-il. Il fut finalement exhaussé au siècle suivant, l’extraordinaire abbé Bousquet qui se mêlait de tout avec zèle et juste raison.

 Il était un être d’une rare érudition et d’un charisme exceptionnel. Il aimait Balaruc et y consacra un ouvrage de promotion complet où l’histoire occupait une place importante pour prouver, si cela était nécessaire, que le rôle de notre ville thermale est de premier plan dans le temps. Par la suite il évoque les autres attraits de Balaruc, il tente alors de lui donner sa dimension dans l’espace. C’est ce que nous faisons encore aujourd’hui par un thermalisme de qualité à la première place de notre pays.

 Merci monsieur l’abbé Bousquet vous méritez que votre nom, sur une plaque, soit placé en un lieu important de notre ville…Alors Monsieur le Maire ?

 * P. Gariel, Series proesulum Magalonensium et Monspeliensum. J. Boude, Toulouse 1865