POSE DE LA PREMIERE PIERRE DES THERMES
THERMALISME A BALARUC
LA 5ème ETAPE DE SON DEVELOPPEMENT le 12 Octobre
La pose de la première pierre des nouveaux thermes le 12 octobre prochain à 16 heures constituera un évènement dans l'histoire de Balaruc et des ses thermes. En effet cette pierre sera posée sur des fondations de plusieurs centaines d'années voire bimillénaires. Je comprends que la truelle de celui qui va la sceller tremblera à ce moment précis, car le poids des siècles se révélera.
Si on remonte à la création des bains par la déesse Athéna-Pallas, la source est placée sous sa protection.
L’histoire de ces thermes est exceptionnelle, il s’agit de la plus belle et maintenant la mieux connue du thermalisme français.
On ne parle pas des constructions romaines du 1ersiècle même si elles étaient dédiées au culte et à l’usage ludique de l’eau. Je choisirais l’aqueduc pour illustrer cette époque devant le temple de Néptune et les thermes. L’usage curatif des eaux à cette époque n’est pas attesté à ce jour.
La vocation thermale et médicale de Balaruc débute en pleine Renaissance, au milieu du XVIème siècle, quand le seigneur de Poussan en son fief décide de réglementer l’activité des thermes qui jusque là était utilisés de manière anarchique, peu médicalisée et pas contrôlée du point de vue sanitaire. Guillaume de Chaume est soucieux du développement économique de son fief et décide pour ce faire de s’adresser aux personnalités en pointe de Montpellier tout proche du lieu.
Nicolas Dortoman n’est pas encore médecin du roi mais jouit dans cette ville d’une grande réputation, il vient de succéder à Antoine Saporta à la chaire de médecine de l’Université. Guillaume de Chaume lui commande un ouvrage scientifique sur les thermes de Balaruc. Pour cela il faut de l’argent, c’est Guillaume Rondelet, alors chancelier des Universités, qui va le lui fournir.
Guillaume de Chaume avait ses entrées à la cour du roi Henri III, il y prétendait avoir été guéri d’une mauvaise sciatique par les thermes de Balaruc (thermes désignait alors les eaux chaudes). Pour accueillir à Balaruc les grands du royaume et leur suite il fallait se doter de soutiens à la fois médicaux et financiers.
Balaruc venait de naître sur les fonts baptismaux du thermalisme scientifique et médical avec rien moins que ce trio d’une grande renommée : de Chaume, Dortoman et Rondelet.
Balaruc signe à cette date de 1579, avec le traité de Dortoman sur ses thermes, le plus ancien document scientifique digne de ce nom, de tout le thermalisme français.
Il n’y a pas à ce moment là de grande structure d’accueil. Thomas Platter étudiant à Montpellier à cette époque à beaucoup écrit sur notre région et en particulier Balaruc en y décrivant la vie, les gens, les hébergements et les mœurs. Balaruc était à ce moment un lieu où on se rendait de l’Université voisine pour y étudier les eaux avec Dortoman ou pour herboriser avec Ranchin.
La deuxième grande étape de Balaruc se situe en plein XVIIIème siècle vers 1740. Montpellier distante de 3 lieues bouillonne. La médecine est en train de vivre une mutation sans précédant, les barbiers cèdent leur place aux chirurgiens formés à cette discipline. La chirurgie est enseignée dans ce qui est aujourd’hui l’Hôtel Saint Côme fraîchement construit. Les étudiants et les enseignants viennent de l’Europe entière suivis de près par les patients attirés par la réputation des chirurgiens du roi comme La Peyronie.
Balaruc profite de cette aura car ses eaux sont recommandées à Montpellier. Les patients de passages complètent leurs soins par une balnéation médicalisée prescrite et surveillée par les médecins résidents venus de Montpellier.
Pour accueillir cette riche clientèle un espace est construit assurant à la fois la balnéation, l’hébergement et autres activités de détente. L’ensemble Pavillon Sévigné est ce qui reste de cette époque.
La troisième étape date du XIXème siècle. Dans la deuxième moitié de ce siècle sous le Second Empire, l’Empereur et surtout l’Impératrice Eugénie décident de développer le tourisme balnéaire tant vers les mers que vers les eaux. Les grandes hydropôles françaises voient le jour et se développent sous l’impulsion des soutiens impériaux.
Balaruc est entraînée dans cette mouvance en plus de la réputation qu’elle a acquise depuis longtemps aux côtés de Montpellier.
On y construits des thermes plus confortables et on rénove l’Estaminet, hôtel et restaurant à la hauteur et dignes de sa réputation sans pour autant vouloir concurrencer Aix et Vichy qui restent les leaders.
L’affluence est considérable.
Au XXème siècle avec le soutien de la Sécurité Sociale le thermalisme attire de nombreux patients désireux de moins souffrir et de réduite leur consommation médicamenteuse. Devant l’importance de cette demande les thermes Athéna sont construits en 1969 suivis de près en des thermes Hespérides. A l’orée du XXIème siècle Balaruc devient la 1èrestation thermale française par l’affluence des patients attirés par le confort du climat, la renommée de ses boues et le savoir-faire des habitants de Balaruc hérité de pratiques millénaires.
Un nouveau virage est en train de se dessiner avec les nouveaux thermes en cours de construction. L’enjeu est important car ces thermes vont devoir s’intégrer dans une démarche plus globale de ville de santé. La prévention va jouer un rôle de plus en plus important, l’éducation sanitaire va se développer aussi. Ce courant pédagogique adressé aux patients devenus stagiaires pour développer leur santé et permettre une économie à la fois personnelle et sociale, vont être, avec les soins thermaux, les moteurs de la croissance des thermes de demain.
Cliquer sur ce lien pour voir http://youtu.be/dJYQWO_45ZU
Les nouveaux thermes, cet outils neuf extraordinaire aux techniques novatrices, face au sud et à l’étang de Thau avec une vue exceptionnelle sur Sète, vont constituer un évènement de poids et s’inscrire noblement dans les différentes étapes qui ont fait l’histoire prestigieuse de notre station, mais pas seulement, l'histoire prestigieuse du thermalisme français aussi.
Merci à Athéna, à Nicolas Dortoman et à tous celles et ceux qui à chaque étape ont eu l'inspiration qu’il a fallu.
La boucle est bouclée et en hommage à la fois au prestige de Balaruc et à celui qui a été le premier à mettre en place un thermalisme scientifique, les nouveaux thermes devraient porter le nom de ce médecin des rois et des thermes de Balaruc que fut Nicolas Dortoman.
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